Bretonnante et fatiguée, à m'user le cul sur quelques bittes d’amarrage, attendant le jour vain où le soleil sera, je regarde merdoyer l'océan à marée basse, me posant des questions au bruit des vagues grises. L'esprit cogite en plein quand une mèche épaisse vient bouffer mon visage par un vent de tribord.
Je vois des gens qui passent, des vieux comme il faudrait et des familles enjouées. Dans ce village sans grade, trop bombé par la guerre d'où ne restent que les tombes pour évoquer l'ancien, j'accuse réception de pensées bien lointaines à cette humeur celtique.
Ces chimères libertines où l'on baiserait comme on gazouille, dont le plumage rouge vif de femelles éternelles attirerait des mâles au gosier décoré, me font soudain sourire.
On veut des femmes qui baisent sans discussion, des goudous qui n'en seraient pas et des soumises à tour de bras. Tandis que des suceuses de parking s'affichent en cam, arrimant cinq cents membres à leur bouche bavarde, je me demande ce que mon cœur de pisseuse alanguie fabrique dans ce foutraque, à dégonfler les triques des viandards incongrus, me balançant leur zob comme on envoie une balle à son chien facétieux.
A briguer l'aventure, de celle qui rend unique, pour de belles moussons d'orgasmes frénétiques, il me faut m'enticher de cerveaux excentriques. Mon âme surannée en stase devant l'enjeu arbore son drapeau de timide hérétique, souriant d'un niais plaisir quand un autre lui dit que ses yeux sont charmants.
Idolâtre du rien, de ce qui passe sans mot, que l'on perçoit à peine, sinon entre deux sons que la gorge engoncée n'articule pas assez. Passer des heures ainsi, à se voir sans se dire qu'une seule chose nous habite en ce café sans nom où nous eûmes rendez-vous, puis faire durer le charme qui nous poussera au cul quand la nuit nous léchera.
Vanille, se dit l'athlète aux multiples conquêtes, quand l'évangile sadien fourmille de coup de rein où l'on étrangle avec les mains, quand la course aux soirées vous fait sucer des hommes dont on ignore le nom. Et moi comme un maté, je corse mes nuitées d'une infusion serrée bourrée de vitamines aux accents de cyprine
Serais-je, en cet endroit, la fine fleur d'un champ de mines où explosent les festins suggérés d'un libertinage mondialisé qui jouit comme une marche, un pas de l'oie vers des perversions sans joie?
L'océan remonte à mes pieds et purge mes pensées dans l'écume blanchâtre, une mousse indolente et liquide va et vient et seules les algues marines trahissent le mouvement pour s'enliser en grappe dans le sable mouillé. Il est l'heure de rentrer et oublier un temps vagin, bouche, pénis et périnée pour m'obséder d'autres idées que celles évocatrices d'un monde surexcité .
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