Enfermés dans nos chambres à attendre l'avenir, nous forniquons en troglodyte de peur de covider les convoyeurs de sexe. De ces pénétrations fleurissent des vidéos où des zgegs en gros plan enfilent des culs mignons, du porno fait maison comme on présente une tarte aux quetsches aux invités repus. Dans divers albums, les burnes aux quatre vents de messieurs en chaussettes s'exercent aux positions les plus acrobatiques, abreuvant mes cervicales de long torticolis, alors que d'autres se font frire le pénis en s'empalant jusqu'à la glotte dans la gorge d'Annie. Les femmes, elles, se tortillent sur des airs de samba agitant leurs seins lourds ou leurs séants gracieux, espérant qu'un gaillard y trouve son bonheur et agite son gland pour y sonner le tocsin.
Sur une cam incertaine, des corps s'engrossent sans visage apparent, de peur qu'un employé du gaz ne les croise au sortir de l'hiver.
Partout ailleurs, des rayons de pines sans tête se branlent en cadence au rythme des voyeurs insatiables, alors que quelques bavards en slip se disputent l'origine du mot libertinage en se désespérant d'une époque révolue où l'on baisait aimable.
Aux heures de pointe, quelques nymphes excitées regroupent en mêlée les membres les plus actifs, alors qu'un homme hagard invite à s’asticoter sur les photos d'une improbable dulcinée. Quant au tout-venant, il demande sodomie à peine le rut engagé, prêt à éjaculer à la moindre saillie. Quelques âmes charitables tentant vainement de calmer la plèbe enragée des branleurs frénétiques, dont l’appétence pour le porno laisse à penser que le cerveau n'est irrigué que de moitié. Alors que seul dans la foule, un amateur de pied s'accroche à son fétiche et psalmodie son envie dérisoire d'un ongle dénudé
Enfin, on peut apercevoir des multis calibrés par la vodka orange où, bourrées jusqu'au trognon, des couples baisent et dansent comme des lapins de garenne en criant leur joie de vivre en borborygme lourd.
Si mon appétit cinéphilique est un tantinet déçu du peu de lyrisme sauvage distillé en ce lieu...reste que cette croisière dans les arcanes du cul filmé tonifie mes zygomatiques, de sorte qu'aucune ridule ne vient user mon profil de médaille. Quelques esprits chagrins me diront qu'en sous-main on peut y voir des films où passion et désir s'offrent aux spectateurs mais je garde secret ceux qui m'ont excitée de peur de les livrer aux yeux des cuistres qui pourraient en passant émettre un «j'aime ta chatte.»
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