Je suis pas libertine, je suis une fille de l'air, viciée par le porno qui croît comme du chiendent au sortir des écrans et dans ce landerneau où s'érigent des buildings pelviens et courts vêtus, je passe la main à celles qui se voient libérées à l'idée d'être aimée.
Dans ce gros pataquès, y a des vrais, y a des faux, des vraiment débutants et des qui se voient ultimes pour vous dégoupiller, jusqu'à cette horde crasse de moutons gémissants qui se branlent en canon à l'azerty du vice.
Faut dire qu'en l'agora où tous filment leurs ébats, où l'on se cache la face en lieu et place du cul, on croise parfois des yeux affadis par le sort.
Des cargaisons d'hâbleur pérorent sur un monde mort et le trouve décadent parce que des gens nouveaux y font des bacchanales sans recette à l'ancienne . Ca tartine de la pensée qui n'a rien d'autre à dire qu'un passé délictueux où des intellectuels bourgeois croisaient le fer et l'âme avec tout un clergé. On nous maquille des mots pour rénover l'amour, on le rend polymorphe, sensible et super jouasse . On briffe sur le costume pour que ça brille un peu et on baise bien plus chic jusqu'à se péter les chevilles grâce aux pompes à talon qui nous font le cul rond. Quant aux autres ils s’enfilent sans plus de sentiment qu'une légion en bataille.
Et y a ceux qui veulent rien ou juste pas grand-chose, qui regardent le défilé et toutes ces donzelles qui sont rien qu'à mater. Il passe leur temps comme ça, sur la terrasse du cul, en voyeur silencieux d'un barnum égotique. Moi j'aime bien ces gens-foutre qui naviguent en sous-main, sourire en bandoulière et cigarette au bec, ne croyant qu'au hasard pour croiser le bon grain, même si l'ivraie fait rage et qu'on s'emmerde sec dans ce club à saucisse.
Ils ont dans leur cerveau des mots pas comme les autres, un rien de gourmandise sans trop de chantilly et vous laissent à vos aises quand on parle du temps et qu'il est à l'orage. Mes larmes filent drues jusque dans leur bagage, autant que ma gaîté et je me vois moins sage quand enfin je palabre sur ces désirs encrés qui hantent mes nuitées.
Je les vois anarchistes au pays du cunni où vivent les culs farcis de trop de bandaison et je les mets bien haut pour qu'ils plongent en mon corps jusqu'au profond du con. Ainsi va la prudence qui me fait remarquer les gens qui sont de biais, plutôt que l'apollon et toutes ces coquines qui me font des ronrons pour que je les suçasse
Peinture: Chaim Soutine, autoportrait
Joli choix pour illustrer ce texte 😘