Dans le ventre mou du réseau, là où les baiseurs s'agacent, il existe quelques âmes agitant un sentier trop farci de muqueuses. Au-delà des propos invitant sans plaisir à siroter du cul, ces âmes sont pauvres en nombre et n'ont presque pas d'âge, juste ce besoin chaste de livrer un message autre que l'hameçonnage. Sans appât contrefait elles cajolent vos besoins, exerçant vos émois à partager un tout. A parler de la vie autant que de la chair, à lécher votre esprit de multiples atmosphères, pour assécher vos larmes ou marier vos plaisirs.
Tant de mots sans lendemain aiguisent nos ennuis, de courtes phrases en biens qui s'épuisent aussitôt. On voudrait y revenir pour enrober de sucre ces creuses gentillesses que l'on échange en vain, mais rien ne vient en bouche sinon les vœux fanés d'un automne vicié.
Les amours mortes de toutes nos vies passées ont laissé au passage quelques souvenirs acides et freinent parfois encore nos babines impavides. A fleurir la mémoire de tous nos congédiés, on en écarte bien quelques beaux spécimens, trop précoces à nous dire qu'on a le poil brillant. Préférant les ventouses des siphonnés du bulbe qui s'usent en invention pour un unique instant.
En rougissant des plombes aux compliments tournés, le cœur se sent obèse et bien trop liquoreux, il faut de la patience pour attendre ces êtres qui se répandent en flot sur d'autres qualités qu'un nichon bien galbé. Peu sont ceux, qui passé l'introduction sommaire, savent commenter l'amour qu'ils portent à nos desseins. La plume en porte-flingue d'un bien bel assassin, ne reste alors en creux que ceux qui nous évasent de leurs chimies joyeuses, nous faisant applaudir à leurs beaux babillages.
Lucidité quand tu nous tiens