Du libertinage sur site
Loin du marché aux bestiaux envisagé par certaines libertines, le désir d’unir mon corps à la négritude assumée d'une âme bien née, à parfois nourri mes fantasmes de bâtarde éperdue.
Comme auréolés d'une bien étrange acmé à laquelle la femme blanche ne pourrait échapper, les mâles aux teints café restent trop associés à ces foutues mesures dont les hommes sont si fiers et dont les pieux d'ébène seraient les superstars. Quant aux femmes de couleur oubliées au cachot de leurs sexualités, elles n'ont que peu de place dans l'occident vainqueur de toutes les perversions.
De ce sujet casse-gueule où l'on sombre bien vite dans quelques vieux clichés sur des dons supposés qui rabaissent la fierté d'être Afro à celle d'être jugé comme un nègre épatant... je tenterai de m'extirper pour déposer des mots aux pieds de leur magie.
Je me revois en transe à écouter ces voix qui font lever nos âmes dans la soul éternelle et ces cris électriques qui foudroient l'estomac dans toutes ces rages funk, dont la brutalité exquise nous invite au vaudou dans quelques îles dévastées mais bien tambourinantes.
De ces danses acharnées que des peuples entiers ont voulu imiter, reste cette densité dont les reins sont le cœur, comme les prémices obliques à tout acte érotique. Ils semblent chercher un pas pour oublier un monde trop vrillé de frontières et s'évadent d'un geste, avant que les corps tanguent. Et d'exil en exil, de Cuba à Paris, de New York à Rio, l'amour métisse leur peau et nourrissent nos esgourdes de nouveaux rythmes chauds
Et ce trop de fierté pour échapper à quelques fatalités, comme Nina qui s'embrase sur quelques fruits étranges pendus aux arbres froids de cet Alabama...Mais ne sombrons pas ici dans le tragique. Ce n'est, somme toute, que le regard succinct d'une moitié jaune sur bien des gens que j'aime et que l'on voit si peu au pays des orgies caucasiennes. Alors je me contente de caresser sa peau couleur de jais en jouissant des instants où nous nous oublierons, à quelques pas des cons qui n'y voient que du noir.
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